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Jacques IZOARD, poète liégeois
m'a invité à publier mon premier texte
Jacques Delmotte dit Jacques Izoard, né le 29 mai 1936 à Liège dans le quartier populaire de Sainte-Marguerite est décédé le 19 juillet 2008, était un poète et essayiste belge.
Ce fervent animateur de la poésie en Wallonie, surtout à Liège, est lui-même considéré comme un important poète de langue française d'aujourd'hui, à la renommée internationale.
Jacques IZOARD, Oeuvres complètes, Paris : La différence, 2006.
Jacques Izoard à l'Université de Liège
DOSSIER/ Jacques Izoard :
les mots, les cailloux et le bleu dont on fait les poèmes
Veuillez cliquer sur la photo pour l'accès au dossier.
Jacques Izoard est le premier poète avec lequel j'ai pris un contact épistolaire lorsque je me suis mis en tête de chercher à éditer. C'est Jacques Izoard qui m'a invité à publier mon tout premier texte dans la revue collective « Mensuel 25 spécial Liège, Journal d'urgence tiré à blanc. » L'éditeur cherchait des auteurs de la province de Liège pour la revue. Jacques est venu me chercher pour que j'écrive un texte. La parution date de novembre/décembre 1983. Il y a 26 années de cela. Depuis, Jacques n'a cessé de m'encourager à continuer à écrire ainsi qu'à publier en me disant : « Tu as une écriture forte, très particulière, puissante avec une vraie personnalité, tu dois te battre pour éditer ; d'habitude les éditeurs éditent beaucoup d'écrivains mièvres, gnangnans ou frileux. » (Jacques Izoard dixit).
Je n'ai jamais cessé d'écrire, quoiqu'avec des pics de découragement, plus ou moins longs, selon les périodes. Publier, relève toujours d'un parcours du combattant. Les éditeurs ont froid aux yeux et n'aiment pas une écriture qui dérange. Ils préfèrent souvent une poésie politiquement correcte, proprette, midinette ainsi que prudente. Ils devraient relire Baudelaire ou lire les poètes qui ont des épaules pour se former à la beauté. Je sais que la poésie ne se vend pas dans les rayons des supermarchés ; pour un éditeur, éditer un poète est toujours un luxe du coeur autant qu'un risque économique.
Bleu était la couleur préférée de Jacques. Depuis que je suis enfant, bleu est un mot préféré par la couleur qu'il propose . Hommage bleu, dans mon recueil "Bleuet de mots, hommage à Jacques Izoard." Merci Jacques, en venant me chercher pour éditer ce tout premier texte, tu as été le père de mes premiers mots publics .
Jacques Izoard, rue Chevaufosse, 1994
(photo Pierre Houcmant)
« Liège, le 10 octobre 1979
Jacques IZOARD
Rue Chevaufosse, 50
4000 Liège (Belgique)
Cher Monsieur,
Je reçois votre lettre et vos deux textes. Je réponds à vos deux questions. Bien sûr, il est toujours possible d'éditer dans telle ou telle revue de poésie; elles sont d'ailleurs assez nombreuses, en Belgique, en France. Il suffit de soumettre vos textes aux animateurs de ces revues. Connaissez-vous « 25 » revue animée par Robert Varlez et Françoise Favretto ? Vous pourriez envoyer des textes au siège de cette publication : 36, rue des Ramons, 4200 Ougrée.
Il est évidemment difficile de proposer des commentaires judicieux et pertinents à la lecture de deux textes seulement. Quant à moi, j'ai préféré « Des chevaux de lin », sorte de litanie lyrique et imaginaire où vous énumérez les mots essentiels d'une thématique du désir. Ce texte met en évidence le goût certains des vocables ; vous les épiez, les retenez, les palpez, les faites rouler sur la page blanche. Voulant leur rendre une sorte de pureté première, semble-t-il.
L'autre texte, plus construit sémantiquement me paraît, plus vulnérable. Mais j'aime.
« J'ai érigé une cathédrale de terre noire » (.)
Que vous dire de plus ?
Je vous enverrai sous peu un nouveau n° d'Odradek actuellement sous presse, intitulé 6 poètes de Liège.
En signe cordial. Et à tout hasard.
Sincèrement à vous.
Jacques Izoard
Titres des recueils de Jacques Izoard
(non exhaustif)
Ouvres complètes , édition La Différence (établie, présentée et annotée par Gérald Purnelle). Volume I, 992 p. ( ISBN 2-7291-1617-6)
Volume II, 960 p. ( ISBN 2-7291-1618-4 )
Ce manteau de pauvreté - poèmes et autres récits , Liège, Éditions de l'Essai, 1962.
Les sources de feu brûlent le feu contraire , Bruxelles, Société des Écrivains, 1964
Aveuglement Orphée , Paris, Guy Chambelland, 1967.
Des lierres, des neiges, des chats , Bruxelles, Henry Fagne, 1968.
Un chemin de sel pur (suivi de) Aveuglément Orphée , Paris, Guy Chambelland, 1969.
Le papier, l'aveugle , Liège, Éditions de l'Essai, 1970.
Voix, vêtements, saccages , Paris, Bernard Grasset, 1971.
Des laitiers, des scélérats , Paris, Saint-Germain-des-Prés, 1971.
Six poèmes , Liège, Tête de Houille, 1972.
La Maison des cent dormeurs , Paris, Gaston Puel, 1973.
La Patrie empaillée , Paris, Bernard Grasset, 1973.
Bègue, bogue, borgne , Waremme, Éditions de la revue Donner à voir, 1974.
Le Poing près du c.ur , dans Verticales 12, n° 21-22, Decazeville, 1974.
Poèmes , Saint-Gengoux-le-National, Louis Dubost, 1974.
La Maison dans le doigt , dans Cahiers de Roture, n° 4, Liège, 1974.
Poulpes, papiers , Paris, Commune Mesure, 1975.
Rue obscure (avec Eugène Savitzkaya ). Liège, Atelier de l'Agneau, 1975.
Le Corps caressé , Paris, Commune Mesure, 1976.
La Chambre d'Iris , Awan-Aywaille, Fonds de la Ville, 1976.
Andrée Chédid (essai), Paris, Seghers, 1977.
Vêtu, dévêtu, libre , Paris, Pierre Belfond, 1978.
Plaisirs solitaires (avec Eugène Savitzkaya ), Liège, Atelier de l'Agneau, 1979.
Avec la rouille et les crocs du renard , dans Douze poètes sans impatience , Paris, Luneau-Ascot, 1979.
Enclos de nuit , Senningerberg (Grand-Duché de Luxembourg), Origine, 1980.
Langue , Nantes, Cahiers du Pré Nian, 1980
Petites merveilles, poings levés , Herstal, Atelier de l'Agneau, 1980.
Frappé de cécité dans sa cité ardente . Liège, Atelier de la Soif étanche, 1980.
Le Corps et l'image . Liège, « Aux dépens de l'artiste », 1980.
Axe de l'.il , Herstal, Atelier de l'Agneau, 1982.
Pavois du bleu , Saint-Laurent-du-Pont (Isère), Le Verbe et l'Empreinte, 1983.
Voyage sous la peau , Nantes, Pré Nian, 1983.
M'avait il dit , dans La Lettre internationale, nE 16, printemps 1988.
Sommeil d'encre , Ougrée, M25 productions, (1988).
Corps, maisons, tumultes , Paris, Belfond, 1990.
Ourthe sourde , S.L., MYRDDlN, 1991.
Poèmes (avec Andrée Chédid), Épinal, Ville d'Épinal, 1991.
La patrie empaillée suivi de Vêtu, dévêtu, libre , Ed. Labor, coll. Espace Nord, 1992.
Le Bleu et la poussière , éd. La Différence, 1998 (Prix Alain Bosquet 1999 et Prix Triennal de poésie 2001)
Dormir sept ans , éd. La Différence, 2001
Les Girafes du Sud , éd. La Différence, 2003 (avec Selçuk Mutlu)
Thorax , éd. PHI, 2007
Editorial de La Bafouille Incontinente n°12,
numéro spécial consacré à Jacques Izoard
« Rédactrice en chef de la revue La Bafouille Incontinente, ex journaliste RTBF, écrivain, artiste plasticienne en collages »
Lettre de Marcelle Imhauser à Patrick Fraselle
Liège, le 30 septembre 2007
Cher Psytrick,
Je ne te l'ai pas dit, mais ton texte pour Izoard, est magnifique ! (quelle maîtrise de l'entourloupette verbale !). et quelle tendresse sous les pavés !
DEUZIO : la revue « Reliures » et ton article : d'abord la revue ; elle s'adresse à quel public étudiants, militants de tous poils, socio-cul perdu dans l'aigreur du quotidien, recyclés tous azimuts ? On ne sait pas. Tant pis ! Qui va donc lire ça ?
Le dossier : DU PAIN ET DES JEUX. C'est tellement ciblé qu'il génère immanquablement la référence historique, le délayage bavard quant aux médias sataniques qui nous conditionnent, le tartinage sur la perte de la spiritualité, etc., etc. ; bref, c'est le sujet qui est trop « saut à l'élastique » : on se fait un peu peur, mais on s'en sort, tout fier d'avoir osé. Rebref, tout ça sent son ocuménisme d'une lieue. Je suis contre cette stratégie catho !! ( non de Dieu est mon catéchisme !)
Ton article : tu y pars gaiement à cloche-pied dans les exemples (justes), leur interprétation (intéressante, parfois loufoque) et leur rôle de tremplin, pour mieux évaluer la profondeur de la pisciné(ma), et l'absence calculée d'un maître-nageur ! (j'adore les images).
Bon travail, Trapick, qui aurait mérité plus qu'un style Lucky Luke, un peu réducteur ; la revue est de 2003. Quatre ans plus tard, ta réflexion et ton style ont gagné en clarté et en rigueur. Bravo.
Quant au néné archétypoïde (asphyxiant comme typhoïde), il a cessé, je crois, de jouer les airbags entre toi et toi.
Belle victoire, Camarade !!!
Bise.
Marcelle
Fafuleux Izoard : fier ainsi qu'honoré,
il m'écrit une préface sublime et,
me demande si son texte convient...
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